La cognition se réfère à l’ensemble des structures et activités psychologiques qui se rapportent à la fonction de connaissance. Ces processus mentaux impliquent la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception et l’attention. Après avoir vécu un trauma complexe, ces capacités cognitives et activités psychologiques sont affectées, menant à des difficultés d’apprentissage ainsi que la rétention des informations. Cette altération des processus cognitifs est aussi remarquée en contexte d’adoption.
L’objectif de cet article est de comprendre les similarités et les nuances entre les problèmes cognitifs présents en trauma complexe et ceux observables en contexte d’adoption.
Quels sont les problèmes cognitifs associés à un trauma complexe ?
En contexte de trauma complexe, un enfant est moins outillé pour trouver des solutions efficaces et positives dans des situations sociales ou d’apprentissage (Godbout, Milot et Collin-Vézina, 2019). En bas âge, il est possible de détecter certains signes de la présence d’une altération des processus cognitifs. Ces signes sont un manque d’enthousiasme, un manque de flexibilité, une lacune dans son habileté à résoudre des problèmes, des difficultés d’attention et une mémoire altérée.
L’enfant a de la difficulté à rapporter des souvenirs autobiographiques et peut présenter des difficultés dans son apprentissage scolaire, menant à la possibilité de doubler une année ou un abandon des études. Il peut être impulsif, prompt à la frustration et il n’arrive pas à anticiper les conséquences de ses actes. Ces problèmes cognitifs perdurent à l’âge adulte lorsqu’ils ne sont pas identifiés ou traités à l’enfance.
Que se passe-t-il en contexte d’adoption ?
Durant la période intra-utérine, il existe des facteurs de risque tels que la consommation d’alcool et de drogue, la malnutrition et le stress intense qui peuvent occasionner des retards intellectuels chez la personne adoptée. Ces retards ne sont pas toujours compris par la personne adoptée et son entourage puisque son contexte pré-adoption est souvent méconnu.
De plus, avant son adoption, l’enfant vit plusieurs mois, parfois années à l’orphelinat. Les nourrices ne peuvent pas s’occuper simultanément de tous les enfants auxquels elle a été assignée, menant à de la négligence et de la maltraitance. Un manque de stimulation peut résulter en des retards de croissance, qui peuvent affecter le développement du cerveau.
Ainsi, similairement au trauma complexe, les personnes adoptées peuvent présenter des difficultés d’attention, des retards d’apprentissage, des problèmes de mémoire et une difficulté à la résolution de problèmes en bas âge. Il n’est pas rare pour une personne adoptée de recevoir un diagnostic d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), ce qui peut nuire à sa réussite scolaire et éventuellement à sa réussite professionnelle si ledit diagnostic n’est pas adressé par sa famille adoptive et un.e professionnel.le de la santé.
Conclusion et pistes d’intervention
En conclusion, les conditions de vie pré-adoption méconnues influencent le développement cognitif de la personne adoptée. Tout comme en trauma complexe, elle peut éprouver de la difficulté à résoudre des problèmes, des troubles d’apprentissage et des problèmes de mémoire. Il est possible de permettre à la personne ayant des retards cognitifs de développer des stratégies de résolution de problèmes, qui considèrent les conditions de vie particulières de l’individu, grâce à l’accompagnement d’un.e spécialiste.
Références