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Décoloniser le self-care

Décoloniser le self-care

Le self-care est une expression qui fait partie du vocabulaire courant de bon nombre d’entre nous. Mais qu’en est-il réellement de la popularisation des pratiques d’auto-soins ? 

Le concept du self-care a d’abord émergé en contexte médical pour faire référence à des stratégies de prévention de la maladie et de maintien du bien-être (p.ex. : une personne diabétique qui adopte de saines habitudes alimentaires). Au fil du temps, le concept du self-care s’est glissé dans le discours populaire pour définir des pratiques d’auto-soins individuelles aidant à combattre le stress. 

Avec la popularisation de cette version du self-care, on assiste, d’une part, à l’accessibilité des pratiques de bien-être, ce qui, au premier regard, semble une ‘’bonne chose’’. Le problème est que les pratiques d’auto-soins sont de plus en plus associées à une dimension économique et individualiste ce qui dénature le self-care de sa prémisse réelle : une pratique continue qui favorise la santé physique, psychologique, morale, spirituelle, financière et sociale sur le court, moyen et long terme. 

Or, les pratiques d’auto-soins sont de plus en plus associées au sentiment de plaisir et à l’évitement du stress quotidien. On remarque également que la commercialisation du self-care a créé une niche marketing autour des classes détenant un certain nombre de privilèges sociaux. 

La commercialisation du self-care a créé une niche marketing 

La psychiatre Dr. Pooja Lakshmin dénonce la commercialisation du self-care qui valorise l’acquisition de biens commerciaux, nommément certains types de vêtements ou d’aliments,  articles de maison (draps, chandelles), livres ou cahiers de croissance personnelle. Non seulement ces pratiques d’auto-soins sont incomplètes, mais elles créent un faux sentiment de sécurité et/ou de contrôle sur sa vie. De plus, il semble que cette version du self-care soit intrinsèquement oppressive puisqu’elle favorise la création d’une niche marketing autour des femmes (généralement blanches) ayant les moyens physiques et économiques de se procurer ces biens. Ce modèle exclut de considérer que la pratique d’auto-soins est disponible à chaque individu, indépendamment de son statut, son sexe, son genre, sa race et ses capacités. 

La réalité est que la pratique d’auto-soins est une démarche continue qui mise vers le bien individuel et collectif en tenant compte des enjeux culturels et de genre mais aussi du sexisme, du capitalisme et du capacitisme. Cette vision du self-care, qui est plus globale et inclusive, nous incite à plonger en soi, à prendre des décisions alignées avec nos valeurs, à développer des relations épanouissantes, à mettre en place des frontières saines et à pratiquer l’auto-compassion tout en considérant son environnement et sa culture. 

La clé d’un self-care profond et authentique va au-delà des bains de mousse aux chandelles (quoique cette option est également valable à ses heures), elle nous invite à reconnecter avec soi de manière intègre.  

Ouvrages consultés

  1. Lakshmin, P. (2023). Real self-care : a transformative program for redefining wellness (crystals, cleanses, and bubble baths not included). Penguin Life.
  2. Selig, M. (October, 6, 2023). 7 Self-Care Actions Most People Neglect. Psychology Today. 
  3. Spurgas, A. K., & Meleo-Erwin, Z. (2023). Decolonize self-care. OR Books.
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